Motion adoptée au congrès CNT-TEFP des 6,7 et 8 février 2024

La fédération CNT-TEFP lutte sur le terrain économique et social contre toutes les formes de domination : économique, de pouvoir, raciale, de sexe, de genre, etc.

Nous estimons que la lutte contre ces dominations doit dans la mesure du possible être mise en œuvre ici et maintenant, notamment au sein de notre organisation syndicale.

C’est ainsi que nous agissons et sommes structurés afin d’éviter que notre organisation soit elle-même un espace de domination. Nous ne concevons pas le syndicalisme et notre organisation comme une « boutique » à contrôler à tout prix.

Notre éthique militante et notre structuration organisationnelle nous empêchent de nous servir de telle ou telle cause pour promouvoir une tendance interne, pour éliminer un adversaire interne, pour faussement briller sur une thématique de lutte.

Nous n’avons pas d’adversaire dans notre organisation syndicale, nous avons des camarades.

Si nous refusons de faire de notre organisation syndicale un enjeu de pouvoir, c’est que nous estimons que ces luttes de pouvoir monopolisent l’énergie militante sur les embrouilles internes, dégoutent les militants les plus sincères, génèrent de la violence entre militants, favorisent les tendances sectaires, les basses méthodes, les logiques d’exclusion, etc.

Les luttes de pouvoir favorisent le principe « la fin justifie les moyens ». Bien au contraire, pour nous qui sommes matérialistes, les moyens conditionnent la fin. On ne peut lutter contre l’oppression en étant oppressif.

Nous laissons ces méthodes aux esprits boutiquiers, aux bourreaux en mal de boucs émissaires et aux apprentis staliniens ; pour notre part, nous refusons de trahir nos combats et donc de nous trahir nous-mêmes.

Afin de garder la cohérence entre nos actes et nos principes, nos luttes ne peuvent s’asseoir sur d’autres principes tels que la liberté d’expression, le respect de la vie privée, les preuves et le contradictoire, le refus des procès d’intention, la recherche de compréhension mutuelle.

Une vigilance collective est impérative. Si nous refusons ces logiques de pouvoir qui se déroulent autour de nous, nous ne les ignorons pas, bien au contraire. Nous savons qu’il est nécessaire de les identifier pour mieux les combattre et que notre organisation ou ses membres ne soient pas instrumentalisés.

Il nous appartient de ne jamais oublier que nos ennemis ce sont les capitalistes, les oppresseurs, toutes celles et ceux qui veulent décider à notre place.

Notre organisation syndicale est un espace d’échange, de solidarité, de lutte contre nos ennemis, nous y avons des camarades.