Don’t mourn, organize !
(Ne pleurez pas, organisez-vous !)
Attribué à Joe Hill (1879-1915)
Depuis plusieurs semaines, nous avons été abreuvés d’innombrables mails relatifs à l’organisation des élections. D’emblée soyons clairs, nous ne voulons pas de votre bulletin de vote : notre fédération syndicale fait le choix de ne pas participer aux élections.
Élections et instances gaspillent et canalisent une précieuse énergie
Les directions n’en ont rien à faire des instances, au pire elles s’assoient dessus, au mieux elles prennent ça comme une formalité, une case à cocher sur le formulaire « dialogue social ».
Il suffit de lire les comptes-rendus des collègues qui siègent dans les instances pour constater le faible intérêt d’y siéger. L’administration impose ses vues et les élus ne peuvent que constater leur impuissance. Tout au mieux l’administration leur accorde la « primeur » d’informations qui pourraient être aussi bien adressées directement aux agents.
Nous pourrions avoir les meilleur.e.s élu.e.s du monde présent.e.s dans les instances qu’on ne changerait rien. Pire, l’État cherche à se servir des instances pour canaliser le mécontentement et neutraliser, voire délégitimiser, toute action collective de contestation.
Le vote de décembre 2022 fera plaisir à certain.e.s quelques heures, peut-être quelques jours. Mais après ?Après nous en serons revenus au même point, car nos directions ne changeront leur politique, leurs manières de faire que si nous les y forçons.
Pour un nécessaire et légitime rapport de force
En tant qu’agents, nous défendons un service public au service des travailleurs, des usagers. Nos hiérarques, chaque jour, font la démonstration qu’ils en sont les fossoyeurs. Dès lors, comment pourrait-on croire en un hypothétique « dialogue social » ?
Notre capacité en tant qu’agent à faire changer les choses, à contrer les projets de notre patron – qu’est l’État – et de ses représentants, se situe ailleurs que dans les instances. Seul le rapport de force sur le terrain et la solidarité entre les travailleurs permettent d’obtenir de réelles avancées.
C’est dans les services, au quotidien, que nous avons besoin de collectifs forts, d’organisations syndicales solides. Nous ne vous proposons pas de voter mais d’être actifs et imaginatifs dans les modalités d’actions : protestations verbales, pétitions, débrayages, grèves, rassemblements, occupations, … ainsi que toutes les actions, les outils tels que ceux qui ont émergées durant les assises du Ministère et qui vont demander du travail les mois à venir.
Nous pensons que l’organisation sous forme syndicale est la plus efficace, c’est-à-dire la réunion des travailleurs au sein de collectifs défendant leurs intérêts.
Notre fédération syndicale CNT TEFP propose, soutient, l’action directe et la lutte dans la perspective d’un projet émancipateur.
Dès à présent, au sein de la CNT les principes de l’autogestion, de la rotation des mandats, de la démocratie directe et d’égalité sont appliqués.