ou Petite cheffe
Ce qui compte pour petit chef, c’est faire.
Pourquoi faire? Comment faire? Rien à faire!
Ce qu’il faut c’est faire!
Réfléchir? Construire?
Rien à faire!
Ce qu’il faut c’est faire!
Quitte à détruire les motivations,
piétiner les convictions,
Ce qui compte c’est faire!
Petit chef sait compter.
Il n’a que ça à faire,
et c’est ce qu’il préfère.
Sa science, c’est la comptabilité,
Il pense : productivité !
Remplir des tableaux, additionner
Grave! Ça le fait kiffer!
Malheur à celui qui n’a pas compris,
qui s’investit avec valeur et conviction :
il est menacé d’implosion.
Petit chef ne respecte ni le travail, ni ceux qui le font,
s’il n’y a pas assez de bâtons.
Petit chef n’a pas d’éthique, pas de morale,
parce ce qui compte c’est compter,
tout ça sans qualité.
Petit chef est soutenu,
par plus grand chef que lui.
Car il fait ce qu’on lui demande:
nous faire faire, coûte que coûte, quoi qu’il en coûte.
Petit chef c’est une fonction ?
Plus que ça une mission!
Celle de nous foutre la pression pour quelques additions.
Le résultat, petit chef s’en fout,
la qualité, il ne sait même pas ce que c’est.
Tant pis pour le travail bien fait, et les usagers satisfaits.
Quand petit chef nous a bien usé, il s’en va,
mais nous, on en a rien à faire!
Petit chef a réussi,
sans doute bien malgré lui,
à révéler la vraie nature du pouvoir hiérarchique,
qui, bien que prétendant le contraire
préfère toujours ce type de fonctionnaire,
autoritaire et délétère.