on est là ! en soutien à l'inspection du travail et à Anthony Smith

Soutien à Anthony Smith et à l’inspection du travail / Strasbourg 16-06-2020

On est là !

On est là, on est là !
Même si Pénicaud veut pas, nous on est là
Pour soutenir Anthony
Nous ne serons pas soumis
Muselés mais révoltés
Nous on est là!


L’intervention de la CNT

Intervention de Marlène au nom de la CNT ministère du travail

Nous sommes réunis aujourd’hui pour affirmer notre soutien à Anthony Smith, suspendu de ses fonctions depuis le 15 avril 2020.

Voici donc 2 mois que notre collègue inspecteur du travail n’a plus le droit d’exercer son métier.

Voilà comment résumer les faits :

les représentants du personnel d’une association de service à la personne ont déclenché un droit d’alerte pour danger grave et imminent parce que l’employeur ne prenait pas de mesure suffisante pour assurer la protection des salariés face au risque de contracter le coronavirus.

Conformément au code du travail, après enquête et après réunion du CSE, en cas de désaccord entre les représentants du personnel et l’employeur, l’inspecteur du travail est saisi.

Notre collègue est donc intervenu dans la procédure prévue par le Code du travail et a procédé à son enquête et déclenché un référé.

Mécontent des demandes formulées par l’inspecteur du travail, l’employeur a joué de ses réseaux pour que l’action de notre collègue soit stoppée nette.

C’est ainsi que la Responsable de l’Unité Départementale de la Marne, est intervenue pour maîtriser l’action de l’Inspecteur au profit exclusif des intérêts de l’employeur et au mépris du droit du travail et de l’indépendance de l’inspection du travail.

Le sort réservé à notre collègue n’est pas le fruit du hasard, la suspension d’Anthony est symptomatique du fonctionnement de notre administration !

Au début de la crise sanitaire, aucune information ou formation sur le virus ne nous as été dispensée de la part de notre administration. En conséquence de quoi nous devions nous débrouiller seuls pour nous informer des données scientifiques connues sur les modes de transmission du virus et pour envisager les mesures adaptées pour préserver la santé des salariés en fonction de leur situation de travail propre.

Nous n’avons été équipés du matériel nécessaire à notre propre protection que très tardivement et de manière parcellaire.

Cette situation a permis à notre hiérarchie de justifier hypocritement les très fortes restrictions apportées à nos contrôles sur place.

Lors du confinement, ordre nous a été donné de ne sortir en contrôle qu’après avoir informé préalablement notre hiérarchie, ce qui lui a permis de contester la nécessité de nous déplacer pour faire notre travail.

Pour faire notre travail, certains d’entre nous ont adressé des mails aux employeurs afin de leur rappeler leurs obligations en matière de prévention de la santé des travailleurs et demander la communication des mesures prise pour protéger les salariés du risques de contamination par le coronavirus.

Cette pratique de lettre-circulaire est habituelle dans nos services, mais cette fois, les collègues se sont vus rappelés à l’ordre : il ne fallait pas mettre de pression sur les employeurs !

Pas de formation ! Pas de moyen de protection ! Interdiction d’effectuer des contrôles sans en rendre compte à la hiérarchie !

Alors, pourquoi s’arrêter en si bon chemin pour museler l’inspection du travail ?

La suspension de notre collègue permettait d’enfoncer le clou !

La suspension de notre collègue est injuste !

Elle s’adresse certes à un Inspecteur du travail qui a su résister aux pressions pour remplir sa mission, mais elle a un effet sur l’ensemble des inspecteurs et inspectrices du travail.

Le message est clair :

Soumettez-vous ! Votre action doit se conformer à la politique du gouvernement !

Plus inquiétant encore, la suspension d’un inspecteur du travail qui n’a fait qu’exercer son métier est un message de mépris adressé à l’ensemble des travailleurs :

Depuis le début de la crise sanitaire, il n’est plus possible de nier que ce sont les travailleuses et les travailleurs qui produisent les biens et les services nécessaires à notre vie à tous !

Il n’est plus possible de dire que les caissières, le personnel soignant, les éboueurs, les cheminots, les aides à domicile, et tant d’autres…

Il n’est plus possible de dire qu’ils ne sont rien, puisqu’ils sont tout !

Pour le gouvernement, il fallait coûte que coûte envoyer au turbin les salariés qui allaient assurer notre survie, sans que personne ne vienne rappeler aux employeurs qu’ils devaient prendre les mesures nécessaires pour protéger leur santé !

Pendant le confinement et dès le début de la crise ces travailleurs méritaient la présence de l’inspection du travail pour que leur santé soit préservée!

Le choix du gouvernement était celui de fermer les yeux sur leurs conditions de travail!

Notre administration, qui se méfie de nous, cherche à contrôler notre action en orientant nos missions de contrôle, non pas parce que nous sommes incompétents, mais parce que nous sommes témoins de la relation salariale !

Notre administration nous soupçonne d’impartialité, mais c’est elle qui agit par idéologie !

De notre côté, on ne se trompe pas sur le sens le sens de nos missions !

L’inspection du travail a pour rôle de veiller aux respects des quelques règles permettant de rendre la condition salariale un peu moins précaire, moins dangereuse, plus supportable.

Nous ne sanctionnons jamais directement un employeur, nous soumettons des propositions de sanction au parquet pour les poursuites pénales, à notre hiérarchie pour les sanctions administratives.

Nous ne sommes donc pas en roue libre.

Nous savons par contre que notre seule présence dans une entreprise peut avoir des effets sur l’amélioration des conditions de travail des salariés, parce qu’en soumettant les employeurs à notre contrôle, c’est un peu une remise en cause de leur pouvoir.

Par notre mission, nous agissons comme un révélateur ; nous mettons en lumière, nous officialisons la condition salariale et le comportement du patronat.

C’est ce qui gène ceux qui veulent nous diriger !

Quand nous constatons officiellement une infraction, nous mettons en lumière une injustice dont ceux d’en haut ne veulent même pas entendre parler.

Car voir, constater, faire connaître les injustices faites aux travailleurs, c’est légitimer la lutte des travailleurs contre ces injustices.

Et ça ils n’en veulent pas !

Sans témoin, pas de problème, et surtout … pas de coupable !

En restreignant nos possibilités de contrôle, en niant notre indépendance et en suspendant notre collègue, l’administration du travail,

de la Ministre à notre hiérarchie de proximité,

affirme qu’elle défendra le pouvoir patronal à tout prix,

que le droit du travail ne doit pas être effectif :

elle crache à la figure des travailleuses et des travailleurs !

Aujourd’hui en soutenant notre collègue et en exigeant la réintégration d’Anthony, nous réaffirmons que nous voulons une inspection du travail au service des Travailleurs !


Interventions CGT

Intervention de Justine au nom de la CGT ministère du travail
Interventions de Maxime Kieffer puis Louise Fève au nom de la CGT Cheminots

L’appel intersyndical

Rassemblement de soutien pour la défense de l’indépendance de l’inspection du travail et la réintégration immédiate de notre collègue inspecteur Anthony Smith suspendu depuis le 14 avril 2020 pour avoir fait son travail

# Appel intersyndical CGT – CNT – FSU – SUD – FO – FSU du ministère du Travail :
# Journée nationale intersyndicale de mobilisation le mardi 16 juin 2020 pour la réintégration immédiate d’Anthony Smith

Depuis deux mois, Anthony Smith, inspecteur du travail dans la Marne, représentant syndical de la CGT TEFP et secrétaire du CHSCT de la Direccte Grand Est, est suspendu de ses fonctions, alors qu’il venait d’enclencher une procédure en référé pour obtenir des moyens de protection adéquats pour les salarié.es d’une association d’aide à domicile exposé.es au risque Covid-19.

En pleine crise sanitaire, la suspension d’un inspecteur du travail qui tentait de faire son travail au bénéfice de la santé des travailleurs a provoqué un tollé et une mobilisation très importante, en défense de l’inspection du travail et de son indépendance : plus de 140.000 signatures pour la pétition nationale1, 150 personnalités signataires d’une tribune2 de soutien dans la presse, 1200 agent.es du Ministère du travail signataires d’un appel public3 demandant la réintégration de leur collègue, des mobilisations aux quatre coins de la France, des banderoles sur les murs des bâtiments administratifs du Ministère du travail avec des messages particulièrement clairs… Malgré le caractère totalement injuste et injustifié de la décision de suspension, malgré l’importance du mouvement de protestation, l’administration du travail campe sur ses positions. C’est inacceptable !

A l’occasion des deux mois de suspension de notre collègue Anthony Smith, nos organisations syndicales CGT – CNT – FSU – FO – SUD du ministère du travail appellent à un rassemblement et des actions de soutien le mardi 16 juin 2020 à 11h devant les locaux de la Direction régionale de la Direccte – 6 rue Hirn à Strasbourg.

Pour exiger la réintégration immédiate d’Anthony Smith et pour défendre l’indépendance de l’inspection du travail !