anarcha-feminisme

25 novembre : journée internationale pour l’éradication des violences envers les femmes

Au ministère du travail : #nousaussi réclamons que cela cesse enfin !

Manifestons le 24 novembre 2018 !

En novembre dernier, nos organisations syndicales initiaient une campagne de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, en commençant par une démarche de recensement des violences auxquelles les femmes du ministère du travail ont été confrontées, par le biais d’un questionnaire anonyme en ligne. Nous communiquions en février 2018 ses résultats édifiants : les agissements sexistes sont fréquents et tolérés dans les services et des collègues ont été victimes de violences sexuelles, sans généralement trouver le soutien qu’elles étaient en droit d’obtenir de notre administration.

Nous ne disposions pas auparavant d’éléments statistiques sur la question puisque notre ministère n’a jamais jugé utile de diligenter une enquête.

564 femmes nous avaient répondu (pour un panorama exhaustif des réponses vous trouverez sur nos sites internet le tract d’analyse du questionnaire de février 2018) :

  • 5% indiquaient que la pornographie est présente sur leur lieu de travail;
  • 26% des agentes avaient vécu une ou plusieurs situations d’attitudes insistantes et gênantes;
  • 20% répondaient avoir été victimes d’avances sexuelles non souhaitées.
  • Il ressort des réponses que face à ces situations de violences sexistes et sexuelles, malgré l’impact sur leurs conditions de travail et leur vie personnelle, les agentes restent souvent silencieuses ou ne trouvent pas de soutien lorsqu’elles osent prendre la parole : 2,8% seulement ont vu leur agresseur sanctionné. Des situations de harcèlement sexuel notoire n’ont donné lieu à aucune poursuite disciplinaire.
  • Les réflexions et blagues sexistes sont proférées dans la plus grande impunité.

Alors que l’égalité entre les femmes et les hommes a été brandie comme grande cause nationale du gouvernement nous ne voyons pas grand-chose venir en matière de lutte contre les violences faites aux femmes dans nos services.

Pourtant, dans ce ministère, des sanctions tombent. Notre hiérarchie est capable d’une diligence foudroyante quand il s’agit de réprimer l’expression syndicale, comme nous avons pu le voir à plusieurs reprises cette année et l’année dernière.

Pas de doute : au ministère de Mme Pénicaud il fait meilleur être harceleur sexuel que syndicaliste !

On nous assomme de mails par lesquels chaque semaine le ministère se gargarise de l’obtention de ses labels en toc et organise des journées avec l’ensemble des ministères sociaux. Et pendant ce temps :

  • Où en sommes-nous de la formation et de la sensibilisation obligatoire de l’ensemble des agent-e-s sur la prévention des violences sexistes et sexuelles ?
  • Comment croire à un traitement diligent et approprié des signalements faits par les agentes alors que l’on constate un peu partout des entraves régulières aux CHSCT ?
  • Les collègues qui se sont tournées vers la cellule d’écoute des ministères sociaux en font un bilan plutôt négatif, d’autant que son champ de saisine est limité aux discriminations, le ministère n’ayant pas jugé utile aux situations de sexisme.  Après de tels retours, diriger des collègues en situation de détresse vers elle semble inutile, si ce n’est contreproductif.
  • Quand, enfin, pourrons-nous espérer voir sanctionnés les auteurs de violences à la hauteur de ce qu’ils font subir à leurs victimes en termes de conditions de travail et d’état de santé ?

Face à l’inertie coupable de l’administration, nos syndicats ont décidé de ne pas lâcher le morceau face à l’administration, dans les instances, dans les services !

Si vous êtes victimes de violences sexistes et sexuelles vous trouverez sur nos sites internet les noms de référentes sensibilisées à contacter pour un conseil, un soutien, une demande d’intervention.

Nous appelons les collègues à participer aux manifestations et rassemblements partout où ils ont lieu. Une grande manifestation nationale aura lieu le 24 novembre à Paris.

Une violence contre l’une d’entre nous est une violence contre #noustoutes