Prise de parole de notre fédération CNT le 20 juin 2017 lors de la manifestation contre les suppressions de postes au ministère du travail, manifestation et journée de grève à l’appel de l’intersyndicale nationale du ministère.
Aujourd’hui, nous, agents du ministère du travail, plus que jamais, nous subissons, en tant que service public au service des salariés et des sans emplois, le rouleau compresseur capitaliste.
Depuis 2007, le ministère du travail subit de plein fouet les conséquences des réformes successives, de l’austérité budgétaire, en administration centrale comme en services déconcentrés.
Les DIRECCTE et DIECCTE ont perdu vu 20 % de leurs effectifs en 10 ans, passant de 9 826 ETP à moins de 8 000 (7 983).
La situation des effectifs est devenue telle que nous nous trouvons en situation de dés-organisation, de ré-organisation permanente.
La désorganisation des services, comme la surcharge de travail avec son lot d’intérims permanents, sont devenus la norme. Tous les services, toutes les catégories de personnels sont touchées.
Nous sommes réunis ici pour dire : ça suffit !
La charge de travail devient insupportable pour assurer un service public de qualité et elle met à mal nos collectifs de travail qui atteignent leur point de rupture.
Nous ne laisserons pas le gouvernement prolonger et accentuer les orientations du précédent sans réagir ! Dans notre ministère, il nous faut poursuivre et amplifier la mobilisation pour la défense d’un service public au service des travailleurs et des chômeurs.
Aujourd’hui, nous sommes face à un gouvernement de combat, – de combat contre les travailleurs et pour le patronat ; – un gouvernement prêt à passer en force pour imposer ses projets de régression sociale.
Notre nouvelle ministre, – ancienne DRH et directement issus des milieux patronaux, qui n’a pas hésité à porter plainte suite à la divulgation dans la presse de son projet de destruction du droit du travail –, elle est le symbole de l’orientation politique actuelle.
Sa politique c’est :
- détruire les services publics;
- diviser et écraser les salariés;
- mettre fin à une protection sociale solidaire.
Face à un tel rouleau compresseur, on ne peut dissocier le sort de l’inspection du travail et de nos services de celui de l’ensemble des travailleurs.
Par nos fonctions, nous sommes déjà les témoins des dégâts causés sur les salariés par les gouvernements successifs à la tête de l’État.
Nous sommes les témoins du renforcement des inégalités et du sentiment d’abandon des salariés et des chômeurs.
Avec sa loi travail puissance 10, dès cet été, le gouvernement actuel veut aller toujours plus loin, et déclare une guerre sociale contre le monde du travail.
Nous connaissons les grandes orientations de ce projet :
- inversion totale de la hiérarchie des normes;
- relèvement des seuils et fusion des IRP avec la disparition du CHSCT;
- référendum d’entreprise à la main des patrons pour contourner les syndicats et faire accepter tout et n’importe quoi avec le chantage à l’emploi;
- d’autant qu’il est prévu de faciliter les licenciements injustifiés et illégaux en plafonnant les indemnités prud’hommales.
Et pour accentuer encore la pression sur les travailleurs, Macron veut obliger les chômeur à accepter n’importe quel travail après deux propositions, sous peine d’être privé d’allocations.
En somme, dans nos services comme dans le privé, l’objectif de l’État et des patrons, c’est d’en finir avec les protections collectives.
L’objectif est d’isoler les individus et les transformer en collaborateur dans les entreprises et en simples consommateurs le reste du temps.
L’objectif est de détruire tout cadre collectif et toute structure au service du collectif, celles-là mêmes qui permettent aux individus de se protéger contre les aléas de la vie et de contrer les dominations des riches et des puissants.
L’État et le patronat ne veulent pas que ceux qui travaillent décident pour eux-mêmes : ils doivent se taire et obéir !
Face à la gravité de l’offensive promise par Macron, notre riposte doit être à la hauteur des enjeux.
L’urgence est de préparer la riposte sociale dans l’unité des travailleurs et de leurs organisations syndicales.
Et face à un gouvernement et un patronat de combat nous le répétons : le ministère du travail, l’inspection du travail ne se sauveront pas tous seuls !
Il nous faut prendre notre part dans le combat commun contre ce projet d’ordonnances qui veut détruire les droits des travailleurs.
A nous, agents des services publics, salariés, chômeurs, – du public comme du privé –, à nous de créer le rapport de force nécessaire et d’imposer nos revendications par la lutte.
Il n’y a que ce langage qu’ils comprennent !