Grâce à la mobilisation du 9 mars et les 500 000 manifestants qui sont descendus dans la rue, nous avons obtenu un premier recul du gouvernement sur le projet de loi travail. Mais c’est nettement insuffisant car, pour l’essentiel, le projet reste le même : diminuer les droits des travailleurs pour faire du Code du travail, non pas le socle minimum de droits des salariés mais son maximum, et ce par le jeu des accords d’entreprise.
Il nous donc continuer à maintenir la pression sur le gouvernement pour obtenir le retrait pur et simple !
Par ailleurs, jeudi 17 mars, le gouvernement a annoncé une augmentation de deux fois 0,6% du point d’indice des fonctionnaires. Cette minime augmentation ne rattrape en rien les pertes subies depuis des années. Depuis juillet 2010, date de la dernière augmentation du point d’indice, les travailleurs de la fonction publique ont été confrontés à une diminution continue de leurs revenus.
Cette baisse se fait sous couvert d’austérité. Pourtant, en 2014 et 2015, ne serait-ce qu’au travers du CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi), ce sont 23,5 milliards d’euros qui ont été versés aux entreprises pour créer des emplois, que l’on peut toujours attendre…
Ce n’est donc pas un coup de pouce, mais un doigt d’honneur fait aux travailleurs des trois fonctions publiques !
Ce mépris qu’affiche l’État pour les fonctionnaires est le même qu’envers les travailleurs du privé avec le projet de loi travail – El Khomri. L’État, y compris quand il est lui-même patron, joue le chantage à l’emploi pour diminuer les droits des travailleurs et leurs salaires.
L’État et les patrons sont sourds aux arguments, ils ne connaissent que le rapport de force. Ce ne sont pas ceux qui font les yeux doux au gouvernement qui ont obtenu les premiers reculs sur la loi travail, ce sont ceux qui étaient en grève ou dans la rue !
L’État ne cédera que sous la contrainte, la pression de la mobilisation.
Sur ces deux sujets, les salaires et la loi travail, il est important que les travailleurs, du public comme du privé, montrent leur unité face aux patrons et à l’État.
C’est pourquoi, le 31 mars, la CNT appelle à la grève générale interprofessionnelle public/privé – un mouvement dont il convient dès aujourd’hui de préparer la reconduction – pour les salaires et les droits des travailleurs :
- Retrait de la loi travail – El Khomri ;
- Revalorisation conséquente immédiate du point d’indice ;
- Réduction des inégalités salariales par une augmentation du point d’indice inversement proportionnelle au niveau du salaire. L’augmentation du point d’indice doit être plus forte pour les bas salaires ;
- Intégration des primes dans le salaire fixe (et donc la suppression de la RIFSEEP) pour mettre fin à la mise en concurrence perpétuelle des travailleurs, leurs divisions et augmenter les retraites.