Après différentes prises de parole, une quarantaine d’agents se retrouvèrent à l’intérieur de l’INT. C’est cette histoire que
nous allons essayer de vous conter le plus fidèlement possible.
Une fois dans l’INT nous nous mîmes à courir au travers des espaces verdoyants de l’INT, direction l’amphi. Mince, ils sont pas là !
Les salles d’à côté. Youpi ! Et qui retrouve-t-on dans cette salle ? Monsieur DUMONT, ça alors ! Il nous apparut alors bien plus à l’écoute que lors de l’envahissement de sa réunion de direction du 4 octobre dernier.
Une fois dans la salle face à ces différents directeurs, étrangement absents, absorbés par leur buvard, ou tout simplement timides, nous lançâmes quelques slogans pour briser la glace : « RETRAIT, RETRAIT, RETRAIT DU PLAN SAPIN », « PAS DE DUC, DES EFFECTIFS » « INSPECTION DU TRAVAIL AU SERVICE DES SALARIES » et le désormais culte « COMBREXELLE DEMISSION ».
Nos chers directeurs décidèrent alors d’ajourner ses retrouvailles, et pour la deuxième fois en moins de 5 minutes, des agents de l’état firent leur entrée avec fracas. Seul détail nous distinguant, ceux-là étaient tous de bleu vêtus.
Après que nos directeurs aient mis un terme à leur assemblée nous décidâmes de poursuivre l’exploration de cette cité interdite.
Nos camarades de la brigade mobile ne furent cependant pas du même avis que nous et ils voulurent jouter pour savoir lequel des deux groupes avaient raison.
La partie débuta par un tas d’homme sur l’un de nos camarades, nous fûmes dès lors plusieurs à vouloir jouer.
Les couches de combattant s’accumulèrent alors sur notre champion bringuebalé comme une boule de billard de chaque coté des murs du couloir.
Devant notre détermination, les forces de l’ordre jugèrent prudent de maintenir le statu quo et chacun lâcha ce qu’il tenait de notre champion, ici un bras, là une jambe, un autre arrêta de lui faire des chatouille…
Nous décidâmes alors de répondre à l’appel envoutant de la voix de Jean-Denis raisonnante dans une salle adjacente.
On voulait nous empêcher d’écouter la douce prose du troubadour Calvez (dont étrangement le téléphone n’arrêtait pas de sonner) !
Mais attirés par cette voix enchanteresse, et après quelques contacts physiques soutenus avec nos camarades gendarmes nous brisâmes le rocher militaire et entrâmes dans une deuxième salle ou se poursuivait le séminaire. Pendant ce temps, tels des petits écoliers, nos directeurs regardaient médusés et admiratifs le combat des grands.
Notre trop plein d’enthousiasme finit par rencontrer le mécontentement d’un cravaté (un de plus) qui nous interpella en rentrant dans la pièce que nous occupions. Nous allons essayer de retranscrire fidèlement l’échange qui s’en suivit entre ce monsieur et 2/3 syndicalistes dont nous conserverons l’anonymat.
– Bonjour qui est l’interlocuteur ici ?
– Tout le monde, ya pas d’interlocuteur. Mais vous êtes qui vous ?
– (interloqué) Et vous vous êtes qui ?!
– Moi je suis un manifestant.
– Et bien moi je suis le directeur de l’INT et vous êtes sur un terrain privé ici.
– On est au ministère du travail non ?
– Bon si vous voulez je suis prêt à recevoir 4/5 personnes pour une délégation.
– On veut pas de délégation, on veut empêcher votre réunion.
– Pardon ?!!
– On veut empêcher votre réunion.
– Ah bon, c’est ça vos revendications !!
– Nos revendications elles sont dans nos tracts. Lisez nos tracts.
– D’accord, puisque c’est comme ça.
Et le directeur de s’en aller fier comme un bar tabac.
Mais l’heure du repas approchant, nous sortîmes dans la joie et la bonne humeur pour nous rendre au restaurant devançant nos directeurs.
Constatant sur place que le menu ne comprenait pas 5 fruits et légumes mais des petits fours et du vin à gogo, et ce dans un souci de prévention des risques, nous bloquâmes l’entrée du restaurant. Nous scindant en deux, une partie se positionna devant l’entrée principale et les autres devant l’entrée située sur le côté et joua au légo avec les tables présentes.
Les petits fours et le vin furent rangés, les agents du restaurant n’ont pas eu le loisir de servir les cravatés!
– Il y a deux solutions. Soit on essaye de se trouver un chemin de solution. Ya juste un
problème de casting. La réforme Sapin ne dépend pas de ceux qui sont ici.
– OUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !!!!!!!
– Soit ya d’autres solutions.
– OUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !!!!!!!
Puis vitupérant et tempêtant sous le regard décontenancé des CRS, celui-ci teint des propos
forts intéressants du type :
– Vous aussi vous êtes le produit du système, à d’autre ! On fait tous parti du système.
– BLABLABLABLABLABLA !!
– Vous avez suffisamment dégradés maintenant !!!!! On me dit que vous avez arraché une
porte.
– Quoi ? On nous met des portes sur le dos maintenant (NDLR : nous tenons à préciser que
les participants à cette escapade bucolique n’ont commis aucune dégradation d’aucune sorte).
Quelques amis gendarmes ayant essayés de nous enfermer dans le restaurant, un nouveau
contact amical s’ensuivit avec eux.
Tout le monde étant désormais partis nous sortîmes devant l’entrée et restâmes quelques
temps autour du restaurant, on sait jamais.
Puis finalement, nous décidâmes de nous regrouper sur la place centrale de l’INT. Toutes les
entrées dans le bâtiment étant désormais fermées.
Après une proposition de délégation de 200 personnes de notre part qui fut refusée par nos
autorités, nous repartîmes en quête de nos directeurs. Et là, oh joie, nous les retrouvâmes au
détour d’un bâtiment.
retrouvé nos collègues, nous manifestâmes bruyamment notre contentement à l’aide des mêmes slogans cités ci-dessus et en tapant sur les vitres.
Notre directeur préféré vint de nouveau nous rejoindre, ce fut sont ultime prise de parole, il fut accueilli par des Olé ! Olé ! Olé !, le laissant sans mot. Il nous demanda alors si notre but était de casser les vitres.
Ne comprenant pas bien le sens de cette question, nous répondîmes par des encouragements bruyants aux propos de Monsieur le Directeur… qui s’en alla de nouveau. OLE !
Les directeurs partirent et nous aussi.
Pour conclure : Agent du ministère : 1 – Encadrement et ministre : 0