L’anarchosyndicalisme,
l’autre socialisme
Jacky Toublet
Préface à
La Confédération générale du travail
d’Emile Pouget
Editions CNT Région parisienne
1997
Proscrits du Parti, parce que non moins révolutionnaires que Vaillant ou
Guesde, aussi résolument partisans de la suppression de la propriété
individuelle, nous sommes en outre ce qu’ils ne sont pas, des révoltés de
toutes les heures, des hommes sans dieu, sans maître et sans patrie, les
ennemis irréconciliables de tout despotisme moral ou matériel, individuel ou
collectif, c’est-à-dire des lois et des dictatures — y compris celle du
prolétariat — et les amants passionnés de la culture de soi-même…
Purs de toute ambition, prodigues de nos forces, prêts à payer de nos
personnes sur tous les champs de bataille et, après avoir rossé la police et
bafoué l’armée, reprenant, impassibles, la besogne syndicale obscure mais
féconde […] consentons à poursuivre plus activement, plus méthodiquement
et plus obstinément que jamais l’oeuvre d’éducation morale, administrative et
technique pour rendre viable une société d’hommes libres.
Fernand Pelloutier
Lettre aux anarchistes
La Confédération nationale du travail est bien inspirée, en cette année de centième anniversaire de la C.G.T., de rééditer deux brochures rédigées par Emile Pouget, secrétaire général adjoint de la Confédération générale du travail de 1901 à 1907 et un des plus ardents militants du syndicalisme révolutionnaire : la Confédération générale du travail et le Parti du travail. De tels textes étaient, à cette époque de grande agitation sociale, publiés en brochures, par les soins de la C.G.T. ou d’éditeurs amis, afin de faire connaître au plus grand nombre les idées de transformation sociale dont la Confédération était porteuse en ces premières années du siècle.