non à la police

M. DARCOS, nous ne jouerons pas les polices de l’immigration pour servir votre propagande !

On s’en lasserait presque si ce n’était pas grave: tous les ans, il faut une nouvelle série de mesures contre l’immigration. C’est rituel, il faut faire des piqûres de rappel, régulièrement il faut détourner les travailleurs de leurs vrais problèmes: licenciement, chômage, précarité… qui ont le gros défaut de les unir contre les dégâts du capitalisme et leurs auteurs. Donc on leur en suggère d’autres à la place, et qui ont le gros avantage de les diviser : immigration, insécurité, identité nationale.
Toujours la même rengaine. Et notre ministre du travail fraîchement nommé, Xavier Darcos, qu’on a pas vu s’exprimer quand des centaines de travailleurs occupaient leurs usines contre un système qui les fout à la rue par pelletées, de se mettre à aboyer de concert avec Eric Besson en bon petit soldat du sarkozysme contre le « travail illégal d’étrangers ». L’amalgame n’est pas nouveau : on fait porter la faute des patrons qui refusent de payer des cotisations sociales aux travailleurs forcés à la pire des précarités qu’est la clandestinité.

Cet effet d’annonce du « Sieur Darcos » est également une menace lancée aux 5000 travailleurs sans-papiers qui ont eu le courage de se mettre en grève, risquant le licenciement et l’expulsion, pour obtenir un titre de séjour. Voilà la réponse honteuse d’un ministre du travail réduit à jouer les supplétifs de la police des étrangers dans les entreprises.
Après les annonces viennent aujourd’hui les « nouvelles » instructions de notre ministre fraîchement reçus dans les services. Sans surprise il y est question de « culture du résultat » et d’objectif chiffrés (augmentation de 5% du nombre de procès verbaux, atteinte d’un taux de procédures pénales résultant de contrôles conjoints de 25%)
Sans s’embarrasser de l’avis du BIT désapprouvant que l’Inspection du Travail soit embrigadée dans le contrôle du séjour irrégulier, le « Sieur Darcos » continue ainsi à prôner une augmentation des actions « concertées » entre administrations sur ce thème sous l’autorité des préfets de Région et de département.

M. Darcos, ne vous méprenez pas, les agents de l’inspection du travail sont là pour appliquer un droit protecteur des travailleurs, de tous les travailleurs, sans distinction de nationalité, de race, ou de couleur de peau.
Pour faire respecter le droit du travail, la première condition, c’est la régularisation des travailleurs sans-papiers !
Comme l’ont déclaré unanimement les organisations syndicales de la profession, et comme le rappellent régulièrement à notre hiérarchie la grande majorité de nos collègues, nous ne participerons pas à des opérations avec les forces de l’ordre visant au contrôle de papiers. Et nous nous opposerons également à tout développement des sections spécialisées travail illégal, que la hiérarchie charge souvent de faire le sale boulot.
Les agents de l’inspection du travail sont des travailleurs, et leur mission historique reconnue par le droit international vient de la souffrance et de la lutte de la classe ouvrière, qui ne connaît ni race, ni nations, ni frontières.

Comptez sur nous pour vous le rappeler !

 

Le tract en pdf : L’inspection du travail n’est pas la police de l’immigration – travail illégal